Présentée le samedi 19 décembre 2020 pour sa sortie officielle lors d’un café-histoire au Musée de la photo à Antananarivo, l’ouvrage retrace l’itinéraire « d’un peuple en marche vers son unité ».
Voile occulte, greffe mensongère, ou mise en scène d’un passé révolu en un passé actualisé, quand la fiction pénètre l’Histoire, elle doit être caractérisée pour ne pas faire de l’ombre à notre rapport au présent, et afin que l’Histoire, qui doit éclairer, ne modèle pas le regard. Sinon, celui qui l’écrit fixe au seuil l’autre, souvent le « naturel » qui ne l’écrit pas, et nous, les autres, nous n’existons pas, possédés et susceptibles de dépossession. À moins de nous lancer aussi à l’abordage.
Dans un entretien à la revue PROJECT-ILES au sujet de son essai Afropea, Utopie post-occidentale et post-raciste (Grasset, 2020) Léonora Miano évoque notamment la puissance du féminin. On poursuit l’exploration de cette force dans la Triomphante, une nouvelle parue en décembre dans Marie-Claire sous forme de conte de Noël1.
Leonora Miano, French/Cameronian writer in 2013. Credit: Ulf Andersen / Aurimages.
Le marronnage remonte à l’installation humaine sur l’île Bourbon. « Royaume de l’intérieur », comme le rappellent dans leur contribution Charlotte Rabesahala et Jean-Cyrille Notter. Les Malgaches s’enfuient dans les Hauts […] Le maronage s’installe durablement et définitivement avec un personnage devenu emblématique : Anchain (ou Saina) qui, restant dans les Hauts quand certains de ses compagnons sont redescendus sur le littoral, a constitué le Royaume de l’intérieur, Chez Saina, Antsaina (devenu Piton Anchain). »