Le fils reçoit le Prix Sony Labou Tansi 2019

PAR NASSUF DJAILANI

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Marine Bachelot Nguyen (crédit : Espace Malraux, Scène nationale Chambéry, Savoie

C’est devant une salle comble que la dramaturge Marine Bachelot Nguyen a reçu ce mardi 1er octobre 2019, le prix Sony Labou Tansi, dans le cadre du festival des Francophonies en Limousin. Elle a confié être « très émue par le jeu des lycéens qui ont mis en voix » sa pièce. La grande salle du Centre culturel Jean Moulin à Limoges résonne encore du monologue de la mère, Cathy. Elle est pharmacienne dans une banlieue de Rennes. Elle est une fervente catholique, très proche des milieux de la droite anti-mariage pour tous. Jusqu’à ce qu’elle apprenne que son propre fils est homosexuel. Son monde s’effondre et elle tente de le « raisonner », de le « soigner » sans se rendre compte de la détresse de son fils, amoureux de Thomas.

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« Le fils c’est l’histoire d’un glissement idéologique. L’idée m’est venue, un jour à Rennes, lorsque je suis passé devant le théâtre national, raconte celui qui a commandé ce texte à la lauréate du prix Sony Labou Tansi. Nous sommes en 2011 et à ce moment là « se jouait, le spectacle de Romain Castellucci : Sur le concept du visage du fils de Dieu » (…) « Ce jour-là, la rue était bloquée, puisqu’il y avait les militants de Civitas qui étaient allongés en croix dans la rue. Ils étaient en train de prier pour que le spectacle n’ait pas lieu. L’accusant d’être blasphématoire… Les années qui ont suivi avec la manif pour tous, ces manifs de droite avec tout ce glissement, m’ont donné l’idée. J’ai donc fait appel à Marine Bachelot Nguyen car je connais ses engagements politiques, militants. Et elle a écrit un somptueux texte », confie le metteur en scène David Gauchard, venu accompagner l’autrice lors de la remise de son prestigieux prix.

C’est une troupe de comédiens en herbe, des lycéens et lycéennes qui ont brillamment donné voix à ce qui était à l’origine un monologue de la mère, avec l’aide de la compagnie Méthylène. Une belle prestation qui a duré près d’une heure et demie devant un public conquis.

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Les lycéens et lycéennes qui ont interprété Le fils, de Marine Bachelot Nguyen lors de la remise du Prix Sony Labou Tansi, dans le cadre des Francophonies, des écritures à la scène, à Limoges. (Crédit : Marine Bachelot Nguyen)

Le fils est une tragédie moderne. Un texte fort, lucide, intelligent, d’une brûlante actualité. Il interroge la question de la parole au sein des familles, des travers de la religion mais il creuse surtout la question de l’homosexualité dans nos sociétés menacées par les intégrismes en tous genres.

Le texte est publié par les éditions Lansman, dont le directeur, très ému, était présent dans la salle du centre culturel Jean Moulin. Le festival des Francophonies en Limousin, rebaptisé : Les Francophonies des écritures à la scène récompensent une pièce qui mérite son prix.

Le prix Sony-Labou-Tansi a été créé en 2003 par le Pôle national de ressources « Écritures contemporaines francophones et théâtre » en partenariat avec La Maison des auteurs des Francophonies en Limousin. Chaque année, des lycéens attribuent ce prix à une pièce de théâtre contemporaine francophone. Le comité de lecture du prix est composé de 1200 lycéens issus de 39 établissements de plusieurs académies en France et à l’étranger.

https://www.theatre-contemporain.net/video/Le-Fils-presentation-par-Marine-Bachelot-Nguyen

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